La crise sanitaire a frappé de plein fouet le secteur de l’évènementiel. En effet, les confinements et autres restrictions sanitaires ont mis à mal bon nombre d’entreprises travaillant dans ce secteur. La mise en place d’événements numériques n’a pas suffi à maintenir une activité suffisante mais elle a ouvert la voie à de nouvelles perspectives. La reprise progressive des événements en présentiel est de bon augure pour le redressement du marché. De plus, on voit émerger de nouveaux formats d’événements, à la fois hybride et déployés davantage en région.
Plus de 400 000 événements organisés chaque année…
… Et pour la plupart, hélas, annulés durant la crise sanitaire. Un vrai coup d’arrêt pour la profession. En effet, entre les salons (environ 1200 par an), les congrès (près de 3000 par an) et tous les autres événements privés et événements d’entreprise, le marché de l’événementiel a subi de plein fouet les mesures de restrictions sanitaires depuis bientôt deux ans.
D’ailleurs, d’après le baromètre Global Exhibition Barometer de janvier 2021, le chiffre d’affaires du marché de l’événementiel a chuté de 80 % en 2020 par rapport à 2019, ce qui correspond à des pertes totales d’environ 5 milliards d’euros pour le secteur.
Cependant, pour pallier le manque d’activité durant cette période, les sociétés ont largement misé sur la digitalisation des événements, comme les visioconférences ou encore les webinaires. Mais l’organisation de ces événements alternatifs n’a pas pu compenser les pertes dues à l’annulation des événements physiques.
Le maintien des aides publiques
C’est pour cette raison que le gouvernement a décidé de maintenir les aides publiques dans ce secteur particulièrement fragilisé.
Selon Corinne Vignon, députée LREM « L’événementiel est un gros pourvoyeur d’emplois directs et indirects et il est nécessaire que ce secteur essentiel à notre économie soit accompagné dans la reprise de ses activités. »
Cette annonce est d’autant plus importante que la reprise des événements se déroule dans un contexte social agité où le pass sanitaire est parfois contesté et dans une incertitude sanitaire. En effet, des variants très contagieux comme le variant Delta continuent de circuler et la couverture vaccinale n’est pas encore optimale.
Miser sur la diversité du secteur pour rebondir
Selon une étude réalisée fin 2019 par le cabinet EY pour le compte d’un collectif d’organisations professionnelles et institutionnelles, le secteur de l’événementiel génère 32 milliards d’euros de retombées économiques et représente un volume de 335 000 emplois qui ne peuvent être délocalisés.
Par ailleurs, le marché de l’événementiel dispose d’un atout majeur : « il rallie plusieurs secteurs au sein d’une même filière », comme les secteurs du transport, de l’aménagement, des prestataires de services, des lieux d’événements… (source : evenement.com).
D’après Bertrand Bliard, président de l’Association Lévénement qui rassemble les agences du secteur de l’événementiel le succès de ce secteur tient à la qualité des professionnels qui le composent : « Les acteurs français allient ainsi une créativité qui s’appuie sur notre art de vivre et de recevoir, à une rigueur dans la finition et le suivi. »
Miser sur l’opportunité du digital pour renforcer les événements physiques
Malgré les faillites et les pertes d’emplois causées par la crise sanitaire, la plupart des professionnels du secteur de l’événementiel se veulent confiants sur une reprise à moyen-terme.
Cependant, cela ne peut passer que par un repositionnement du secteur. Il s’agira de renforcer les événements physiques par l’apport de la numérisation et la création de nouvelles synergies.
Aussi, d’après Michel Filz, directeur de RX France « Le modèle du Salon, en face à face, est très résilient, mais il faut saisir l’opportunité du digital et de la data pour maximiser la puissance de la rencontre physique et rentabiliser l’événement par des actions numériques avant, pendant et après. »
Des perspectives florissantes selon Bruno Lemaire
Effectivement, selon le ministre de l’Économie Bruno Lemaire « les perspectives sont florissantes pour la filière ». « La France devrait avoir une croissance de 5 % l’an prochain, soit un des meilleurs en Europe. Les professionnels de l’événementiel vont pouvoir bénéficier de cette dynamique. »
Pierre-Louis Roucaris, président de l’UNIMEV (Union Française des Métiers de l’Événement) y voit des signes très encourageants tout en mettant en garde la profession « On est à une époque de redémarrage, mais il ne faut pas se laisser tenter par la reprise de nos habitudes. De nouvelles formes d’événements sont apparues. »
De nouveaux formats d’événements en région
Aussi, la relance passera non seulement par la capacité des entreprises à s’adapter aux évolutions du secteur, notamment en termes de digitalisation, mais aussi à trouver de nouveaux formats d’événements en région. D’ailleurs, selon David Puget, président de Breizh Events, l’essor du télétravail doit être pris en compte dans la nouvelle façon d’organiser les événements : « Les jeunes comme les moins jeunes aspirent à un cadre de vie qualitatif. Le télétravail est un phénomène durable, la réunion classique est morte, remarque-t-il. D’où une carte à jouer pour développer des formats d’événements en région, de format plus modeste, avec une partie hybride et qui apportent en plus une vraie expérience. Plein de territoires sont capables de le faire. »
Après le digital, l’évènementiel se met désormais au vert avec la signature de l’Engagement pour une Croissance Verte.